Rome, de notre correspondant.
Seul candidat déclaré à la présidence de la Commission européenne, l'ex- chef du gouvernement italien Romano Prodi est sans conteste l'actuel favori pour succéder à Jacques Santer. Avant même qu'il n'annonce officiellement sa «disponibilité», vendredi, pour briguer ce fauteuil, son successeur à la tête du gouvernement italien, Massimo D'Alema a lancé une offensive auprès de ses homologues européens pour imposer cette candidature. Lors de son entrevue, mercredi dernier à Rome, avec Gerhard Schröder, le président du Conseil a réaffirmé: «Nous soutenons la candidature de Romano Prodi en raison de la confiance que nous lui portons, mais aussi parce que nous considérons que c'est un objectif raisonnable pour notre pays.» Rome estime en effet qu'après plusieurs présidents issus du nord de l'Europe, l'heure est venue de nommer un homme représentant les pays du Sud. Dans ce contexte, Romano Prodi semble a priori un candidat idoine. Européen convaincu, attentif aux questions sociales, il est parvenu à faire entrer l'Italie dans l'union monétaire lorsqu'il était encore président du Conseil à la tête d'une majorité de centre gauche. Seul handicap, a priori surmontable: catholique de gauche, Prodi n'est pas issu de la famille socialiste majoritaire en Europe.
«Si les quinze pays sont d'accord et si la fonction m'est confiée de façon non conditionnelle et s'il est possible d'avoir un programme européen fort, je ne reculerai pas face à cette responsabilité»,