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Analyse

Les Etats-Unis interviennent pour sauver l'Otan. Washington tient à rester le gendarme de la stabilité en Europe.

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publié le 24 mars 1999 à 0h16

Washington, de notre correspondant.

«Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas utiliser la force armée" Nous avons fait tout nôtre possible pour parvenir à une solution pacifique», expliquait Bill Clinton quelques heures à peine avant que les missiles et avions de l'Otan n'entrent en action contre l'armée serbe. Et c'est de fait à reculons que les Etats Unis ont finalement franchi le pas. Clinton lui-même a reconnu que le recours à la force armée était «la moins pire d'une série d'options détestables». Mais il n'avait plus le choix. Car au fil des menaces, mises en garde et compromis boiteux passés avec Slobodan Milosevic, il en était arrivé à lier la crédibilité même de la «seule superpuissance» à sa capacité d'imposer aux adversaires de la crise au Kosovo le règlement que les Occidentaux avaient élaboré pour tenter de réussir la quadrature du cercle: mettre fin à la répression serbe contre les kosovars, tout en évitant d'ouvrir la porte à une indépendance du Kosovo dont la Maison Blanche elle-même reconnaît qu'elle pourrait être profondément déstabilisatrice pour les Balkans, en encourageant les tenants d'une «Grande Albanie».

Ce qui est en jeu au Kosovo ­ au delà du «devoir d'ingérence humanitaire» que n'a pas manqué d'invoquer Clinton et en deçà des «intérêts nationaux américains» dont il s'est également prévalu (éviter que l'Europe ne glisse dans le chaos des nationalismes exacerbés comme lors des première et seconde guerre mondiales) ­ c'est évidemment la survie