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Libération

Les Quinze à un sommet d'inquiétudes. Après la crise de la Commission, ils sont condamnés à s'entendre sur le budget.

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publié le 24 mars 1999 à 0h16

Berlin, envoyés spéciaux.

La Commission Santer, en démissionnant, a sans doute rendu un ultime service à l'Union: moins que jamais, les Quinze ne peuvent se permettre d'ajouter la crise à la crise, ce qu'ils feraient en ne parvenant pas à adopter l'Agenda 2000 alors que l'exécutif européen est décapité. Pour rétablir la confiance ébranlée dans les institutions européennes, les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis aujourd'hui et demain à Berlin, sont condamnés au succès. D'autant que les différents volets de l'Agenda 2000 (financement de l'UE pour la période 2000-2006, réformes de la politique agricole commune et des aides régionales) sont si techniques qu'un échec serait difficile à comprendre: l'impression dominerait, alors, que les Etats membres se déchirent sur une vulgaire affaire de quotas laitiers alors que l'avenir de l'Europe dépend d'un accord sur son financement.

«Suite à la démission de la Commission, il est encore plus urgent de conclure l'Agenda 2000 pour sauver l'UE, au moins aux yeux de l'opinion publique, d'une crise profonde», a dramatisé Schröder dans la lettre envoyée hier à ses pairs. Un scénario catastrophe ne peut être exclu mais il semble improbable. Afin de montrer la solidité de l'Union et sa capacité à réagir, quelle que soit la gravité de la crise, les Quinze essaieront sans doute aussi de s'entendre sur le nom du successeur de Jacques Santer. Les jeux semblent faits pour l'ancien président du Conseil italien, Romano Prodi, même si l'hypothèse d'u