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Libération

Serbes et Albanais enterrent leurs morts et leurs derniers espoirs. Journée de deuils croisés, hier au Kosovo, après les attentats de ces derniers jours.

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publié le 24 mars 1999 à 0h16

Pristina, envoyé spécial.

Journée de deuil, hier, à Pristina, où le clan Kelmendi enterrait Arianit, 29 ans, dans le carré musulman près de la vieille mosquée. Journée de peine, hier, à Devet Jugovic, premier village au sortir de la capitale kosovare, où la famille Milojkovic portait en terre Aleksandar, 25 ans, dans le cimetière jouxtant une minuscule chapelle orthodoxe. Même souffrance sur les visages, même abattement chez les proches, et des mots de réconfort sonnant d'une égale platitude dans le prêche de l'imam ou l'homélie du pope. Deux drames aux racines communes, qui n'auront servi qu'à alimenter la défiance. L'embuscade dans laquelle sont tombés «Sacha» (Aleksandar) et trois de ses collègues policiers, dimanche, en pleine ville, a provoqué une véritable psychose du terrorisme urbain chez les Serbes. La série d'attentats à la grenade contre des cafés du centre, lundi soir, au cours duquel Arianit et deux autres personnes ont trouvé la mort, a déclenché une vraie panique chez les Albanais qui redoutent le début d'une vendetta dont ils seraient les premières victimes. «Lâches». Derrière le cercueil d'Aleksandar, recouvert d'un drapeau yougoslave, marchent à pas lent toutes les composantes de la communauté serbe du Kosovo. Militaires et policiers en uniforme ou en civil, avec l'air grave de ceux qui savent pouvoir se trouver un jour prochain entre ces quatre planches. Ils ont choisi les armes et la fin d'un des leurs les confortent dans leur choix. «Les terroristes qu