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Libération

Le Paraguay au bord du chaos. Le chef de l'Etat mis en cause après l'assassinat du vice-président.

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publié le 25 mars 1999 à 0h17

Miami, de notre correspondant régional.

Le Paraguay était plongé hier dans le chaos politique, alors que s'organisaient les funérailles du vice-président Luis Maria Argaña, assassiné la veille par des hommes en armes. Tout le pays bruissait de rumeurs de guerre civile, certains évoquant une intervention de l'armée, tandis que le meurtre était assimilé à un règlement de comptes au sein du pouvoir. La victime était en effet à la tête d'une faction ouvertement hostile à l'actuel Président, Raul Cubas. Bien que les deux hommes soient issus du même parti politique, le parti Colorado, leur polémique s'était envenimée au point qu'Argaña avait engagé jeudi dernier une procédure d'«impeachment» contre le chef de l'Etat.

Mot d'ordre de grève. Dans ce contexte, beaucoup sont convaincus que le commando de tueurs était commandité par Raul Cubas, l'attentat n'étant que le dernier épisode de la lutte pour le contrôle de l'Association nationale républicaine (ANR), plus connue sous l'appellation de «parti Colorado», qui monopolise le pouvoir depuis un demi-siècle. Avec le renfort de l'opposition, les partisans du vice-président à la Chambre des députés ont voté, hier matin, à la majorité qualifiée des deux tiers, l'ouverture immédiate du procès en destitution du chef de l'Etat «pour mauvais usage de ses fonctions». Le Sénat devait se réunir dans la journée pour instruire ce procès, qui pourrait déboucher très rapidement sur un verdict d'impeachment. Les parlementaires ont le soutien de l'appar