Berlin, envoyés spéciaux.
Dans les quinze capitales de l'Union, le remue-méninges va s'accélérer: qui envoyer ou renvoyer comme commissaire à Bruxelles? Les Quinze, en désignant hier Romano Prodi comme futur président de la Commission européenne, ont affiché le souhait d'avoir une équipe complète à son poste de travail, si possible dès juin prochain, après les élections européennes.
Deux écoles s'affrontent: certains pays, comme la France, penchent pour le renouvellement complet du collège, après le grave discrédit jeté par le rapport des sages sur l'«irresponsabilité politique» de la Commission Santer. D'autres estiment au contraire que cette faute collective ne rejaillit pas sur tel ou tel commissaire non épinglé par les sages. Hier à Berlin, le porte-parole de Tony Blair a ainsi estimé que les deux commissaires nommés en 1994 par Londres, Leon Brittan et Neil Kinnock, avaient «joué un rôle positif» jusqu'ici à Bruxelles et aideraient certainement la nouvelle Commission à être «mieux gérée».
Côté français, il semble que Jacques Chirac soit au contraire partisan du coup de torchon. Si la mise à l'écart de la socialiste Edith Cresson ne faisait de doute pour personne, cela signifierait aussi le retour à Paris du commissaire balladurien Yves-Thibault de Silguy, l'un des artisans du succès de l'euro. Tradition oblige, Paris devra fournir un nom de droite et un nom de gauche, et, si possible, au moins une femme au nom de la parité.
A droite circulent ceux de l'UDF Alain Lamasso