Santiago, de notre correspondant.
Le jardin d'enfants Girasol est exceptionnellement resté fermé hier matin. Les enfants qui le fréquentent n'ont ainsi pas pu assister au spectacle coloré et bruyant offert par les centaines de partisans réunis devant la Fondation Pinochet, située à quelques mètres de ce centre éducatif. Arborant les couleurs du Chili, les pinochétistes n'ont cessé de chanter jusqu'à l'annonce de la décision, ne s'interrompant que pour prononcer un ultime Notre Père collectif. L'apparition des lords sur l'écran de la télévision provoque immédiatement les sifflets du publics accompagnés d'insultes. Chacun s'efforce de tenir sa comptabilité en écoutant les lords, sans réellement pouvoir entendre le contenu de la décision.
Trois mots d'un des lords suffisent à déclencher la joie des sympathisants: «L'immunité est reconnue.» La musique peut alors faire son retour. Un peu en retrait, Juan Errazo savoure cette décision. «C'est une victoire emblématique. Au Chili, le combat contre le communisme a été gagné grâce à Pinochet. Et, aujourd'hui, sa lutte a été reconnue, explique-t-il. Pinochet va pouvoir revenir en héros dans les jours à venir.» Les nouvelles qui suivent tempèrent son enthousiasme. Il comprend soudain que le retour de l'ancien chef d'Etat n'est pas encore à l'ordre du jour. Mais le fait qu'il ne soit poursuivi que pour les exactions commises après 1988 lui redonne confiance. Car l'ancien dictateur n'aura ainsi pas à répondre aux milliers de violations cons