Santiago, de notre correspondant.
Les acteurs sont les mêmes mais le scénario a changé. La nouvelle décision des lords, qualifiée au Chili de jugement de Salomon, a en effet changé les rapports de forces entre opposants et partisans de Pinochet. Elle a permis à un camp de ne pas perdre l'espoir de voir un jour l'ancien dictateur répondre de ses actes devant la justice, tout en rassurant l'autre sur la possibilité de voir le sénateur à vie revenir au Chili. C'est donc dans des conditions beaucoup plus calmes qu'en novembre dernier que les autorités ont pu analyser ce verdict des lords et la commenter. Le président Eduardo Frei a ainsi pris son temps avant de donner la position officielle de son gouvernement de centre-gauche Saluant le fait que les arguments avancés par le gouvernement chilien avaient été pris en compte par les lords, il a rappelé que la position du Chili était de défendre le principe d'immunité et non Augusto Pinochet en personne. «Cette immunité ne signifie absolument pas l'impunité», a expliqué Frei, qui a rappelé que «tout ex-chef d'Etat chilien» pouvait être jugé au Chili. Il a directement fait référence a la vingtaine de plaintes instruites par le juge chilien Juan Guzman contre Pinochet, en affirmant que le sénateur a vie devrait affronter la justice chilienne a son retour.
L'éventualité de voir l'ancien dictateur répondre un jour de certains de ses crimes au Chili parait cependant encore très éloignée. Car si le dossier d'accusation du juge Baltasar Gar