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Libération

L'Espagne s'accroche à la manne européenne. Madrid ne veut pas d'une réduction des aides au développement.

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publié le 26 mars 1999 à 0h18

Berlin, envoyée spéciale.

«Nous ne céderons pas une peseta», ont promis les dirigeants espagnols avant de partir pour Berlin. Pour le numéro 1 conservateur José Maria Aznar, c'est une question d'honneur de se sortir des négociations sur l'Agenda 2000 aussi bien que son prédécesseur socialiste s'était tiré de celles sur le «paquet Delors II». A l'époque, en décembre 1992, Felipe Gonzalez était revenu du sommet d'Edimbourg en héros, après avoir obtenu le doublement des fonds structurels et la création du fonds de cohésion, une enveloppe destinée à aider les quatre pays les moins riches (Espagne, Portugal, Grèce et Irlande) de l'Union dans leur marche vers la monnaie unique.

Préserver l'acquis. José Maria Aznar, alors à la tête de l'opposition, avait traité Gonzalez de «mendiant». Il n'empêche que, sept ans plus tard, il ne peut se permettre de revenir de Berlin avec une enveloppe écornée. Il lui faut au moins préserver l'acquis. Pour des raisons d'abord politiques, mais aussi, bien sûr, économiques. L'Espagne reçoit de l'Union deux fois plus qu'elle ne lui verse: en valeur absolue, c'est le pays qui bénéficie de la plus grosse contribution nette (5 à 6 milliards d'euros par an). Aides considérables. Entre 1994 et 1999, Madrid a empoché près du quart des fonds structurels, destinés au développement économique des régions. Ces aides considérables tombent donc dans l'escarcelle des «autonomies» qui constituent le territoire espagnol. Face à ces régions avides de toujours plus d'