Berlin, envoyés spéciaux.
Ouvert mercredi en fanfare avec la désignation de Romano Prodi à la présidence de la Commission européenne, le sommet de Berlin s'est enlisé hier dans les épineuses questions d'argent, celles de l'Agenda 2000 (loi de programmation budgétaire 2000-2006, réformes de la politique agricole commune et des aides régionales). Après seulement une demi-heure de travail, les quinze chefs d'Etat et de gouvernement ont suspendu la séance dès 10h15 hier matin. La présidence allemande de l'Union a ensuite entamé une série de rencontres bilatérales afin d'essayer de rapprocher des points de vue fort éloignés. Mais la synthèse n'est manifestement pas chose facile: la reprise des travaux à quinze, d'abord prévue à 16 heures, a été retardée d'heure en heure. Le sommet a finalement repris à 20h30 par un dîner de travail. Le chef de la diplomatie allemande a reconnu, en fin d'après-midi, que «l'enjeu tourne autour de beaucoup d'argent. Les négociations sont difficiles. Je m'attends à une longue nuit de discussions. Je ne peux pas faire de pronostics sur l'issue des travaux». Autant dire que l'accord, si accord il y a, sera obtenu à l'arraché, dans le dernier quart d'heure.
Les trois sujets de blocage étaient connus d'avance: les aides régionales (fonds structurels et de cohésion), la politique agricole commune (PAC) et le «chèque britannique». Au cours de la soirée de mercredi, les Espagnols ont brutalement fait monter la pression en se montrant totalement inflexibles su