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Libération

Algérie: les ratés du candidat officiel.A quinze jours de la présidentielle, Bouteflika peine à s'imposer.

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

«On y croit, mais on n'espère pas»: trois semaines tout juste avant

l'élection présidentielle anticipée du 15 avril, la journaliste Salima Ghezali résume bien la complexité d'une situation quelque peu inédite en Algérie. Depuis le coup d'envoi, jeudi, de la campagne officielle pour ce scrutin, sept candidats représentant à peu près l'éventail politique algérien et ayant des parcours et des projets souvent aux antipodes sillonnent le pays. Cette diversité ­ même si tous ont fait du «retour à la paix» un thème majeur de leur campagne ­ suffit sans doute à garantir un scrutin pluraliste. Mais celui-ci sera-t-il ouvert ou fermé? C'est toute la question dans un pays où la succession présidentielle a toujours été réglée par consensus entre les chefs militaires. Mais où ces derniers ont, cette fois, visiblement du mal à imposer le candidat d'un compromis déjà obtenu laborieusement.

«Favori de l'armée». Il y a quelques semaines, les urnes de ce scrutin ­ le cinquième en trois ans ­ paraissaient pourtant bien ficelées. La candidature d'Abdelaziz Bouteflika, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Boumediene, était tellement mise en avant par les institutions qu'il était évident qu'il les dirigerait. Plusieurs éléments ont rapidement conforté son image de «candidat du pouvoir»: d'une part, le soutien inconditionnel du FLN, l'ancien parti unique, celui du RND, le parti du Président démissionnaire, puis de l'UGTA, la puissante centrale syndicale dont la direction s'est toujours montr