Aucune bouteille de vin ne saurait être tolérée à la table de l'Elysée ni à celle de Matignon: c'est l'exigence formulée par Téhéran à l'occasion de la visite en France de Mohammed Khatami. Prévu pour commencer le 12 avril, ce séjour de trois jours s'inscrit notamment dans le cadre du «dialogue entre civilisations» que prône avec insistance, depuis son élection en mai 1997, le président iranien; un «dialogue» qui ne va toutefois pas jusqu'à s'accommoder de la vue de la moindre bouteille sur la table de ses hôtes, en particulier lors du dîner de l'Elysée, point d'orgue de cette visite d'Etat. Paris n'entendant pas céder aux injonctions de la République islamique, le déplacement présidentiel pourrait connaître quelques déboires. Même si aucune des deux parties ne souhaite son annulation, la visite devrait être repoussée.
«Dialogue constructif». Officiellement, la visite en France du président iranien, la première depuis l'avènement de la République islamique, en 1979, est toujours attendue à la date prévue. Les deux pays y sont très attachés. Pour Téhéran, l'occasion est belle de renforcer ses liens diplomatiques avec le seul pays d'Europe qui a une diplomatie active au Proche-Orient, d'autant que les Etats-Unis s'emploient toujours à faire perdurer une politique de containment («endiguement»; en fait, de boycott) à son égard.
La République islamique, confrontée à une situation économique catastrophique, a aussi besoin de séduire les industriels français dans l'