Miami, de notre correspondant régional.
Le «Jinetero» a entraîné son cheval dans sa chute. Surnommé «l'Ecuyer» en raison de sa petite taille et de sa passion pour les randonnées équestres, le général Lino Oviedo, 55 ans, a fui le Paraguay dimanche après-midi pour se réfugier en Argentine, tandis que son fidèle supporter, le président de la République, Raul Cubas, annonçait dans la soirée sa démission. La nouvelle a précipité des dizaines de milliers de manifestants sur la place Independencia, le coeur politique d'Asunción, pour y célébrer, dans un étourdissant concert de Klaxon et de pétards, la fin de la crise et la paix civile retrouvée. Le président du Sénat, Luis Gonezales Macchi, 52 ans, a aussitôt prêté serment comme nouveau chef de l'Etat.
Ainsi s'achève une semaine d'incertitudes et d'affrontements, commencée mardi dernier par l'assassinat, toujours non élucidé, du vice-président Luis Maria Argaña, et qui avait culminé avec les sanglantes émeutes de vendredi et de samedi. L'armée a prêté allégeance au nouvel homme fort du pays, écartant le spectre d'une guerre civile. Cubas n'a donc pas attendu d'être destitué par le Sénat, qui s'apprêtait à poursuivre hier son procès d'empêchement constitutionnel pour «mauvais exercice» de ses fonctions. Lors d'une rencontre, dimanche dans la résidence du nonce apostolique, avec des parlementaires de son propre parti Colorado et de l'opposition, il avait compris que la coalition de ses adversaires avait réuni la majorité requise pour