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Libération

1er avril 1999, l'an I du Nunavut. L'autonomie, un défi économique pour ce territoire très peu peuplé.

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publié le 1er avril 1999 à 0h33

A quelques heures de la création du Nunavut, le Premier ministre élu

du nouveau territoire canadien, Paul Okalik, a annoncé qu'il voulait développer l'exportation des produits de la mer, notamment les peaux de phoques, vers le marché américain. Evoquant l'interdiction d'exportation de tous les mammifères marins, il a laissé entendre que le problème pourrait être abordé dans le cadre de l'Alena, l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Paul Okalik va gérer une population de 25 000 habitants à 85% inuit, sur un territoire de plus de 2 millions de kilomètres carrés.

Iqaluit, envoyé spécial.

La naissance du Nunavut un 1er avril pourrait prêter à sourire, mais elle coïncide simplement avec le début de l'année fiscale canadienne. Impossible de se détourner de cette considération prosaïque: le petit nombre de contribuables du Nunavut et le coût des services publics dans l'Arctique rendent le nouveau territoire dépendant du gouvernement fédéral pour 95% de son budget. Pour l'entretien des 28 communautés (reliées uniquement par avion et par l'Internet), Ottawa dépensera 587 millions de dollars par an. L'avenir du Nunavut est étroitement lié à ses ressources naturelles, au développement pétrolier et minier, à la pêche et à la chasse commerciales, à l'écotourisme. Toutefois, même si les Inuit toucheront des redevances sur l'exploitation de leur sous-sol, les rêves de profits sont encore majoritairement ceux des Blancs.

Cité de la guerre des étoiles. Un cami