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Libération

Liban: casseroles financières pour Rafic Hariri.L'ex-Premier ministre menacé de poursuites judiciaires.

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publié le 3 avril 1999 à 0h34

Rafic Hariri est dans une mauvaise passe. Quelques mois après avoir

quitté ses fonctions de Premier ministre, il fait l'objet d'une offensive tous azimuts du gouvernement et du président libanais, qui le menacent de poursuites en justice après un rapport accablant de la Cour des comptes sur des irrégularités financières commises pendant ses six ans de gestion du Liban. Ces irrégularités lui ont été explicitement reprochées par le Conseil des ministres, auquel ce rapport de 157 pages avait été présenté. Mercredi soir, le Conseil a décidé de saisir la justice pour un détournement de fonds à la Caisse autonome des municipalités, un organisme géré par le ministère des Finances qui est chargé de collecter les différentes taxes pour le compte des mairies. «Le Conseil des ministres a constaté l'existence d'irrégularités et de certaines actions relevant du pouvoir judiciaire, et a décidé de soumettre ce rapport à la justice», a annoncé le ministre de l'Information, Anwar al-Khalil. Outre Rafic Hariri, trois autres de ses ministres sont visés dans ce rapport: deux ex-ministres des Affaires municipales, Bassem al-Sabeh et Hagop Demerjian, et l'ex-ministre d'Etat pour les Affaires financières, Fouad Saniora. Ce dernier est plus qu'un simple ministre, c'est l'homme clé de tout le système financier de l'ex-Premier ministre milliardaire.

Vieil adversaire de Rafic Hariri, le président du Parlement, Nabih Berri, a profité de l'aubaine, qualifiant d'«énormes» les accusations: «Le rapport four