Menu
Libération

La guerre de religion reprend aux MoluquesDjakarta envoie l'armée pour séparer chrétiens et musulmans.

Article réservé aux abonnés
par Valérie BERANGER
publié le 5 avril 1999 à 0h35

Le petit archipel indonésien des Moluques est en proie à de

nouvelles violences intercommunautaires. Depuis cinq jours, musulmans et chrétiens se battent à l'arme blanche. Et trente-quatre personnes auraient été tuées, d'après plusieurs témoins. Des renforts militaires ont été dépêchés, samedi, par les autorités de Djakarta, afin de rétablir l'ordre dans «l'archipel aux épices».

Cette fois, les violences sont parties d'un différend au sujet d'une parcelle de terre. Une dispute qui dégénère rapidement en violences: des Moluquois chrétiens attaquent des fidèles musulmans à la sortie d'une mosquée, dans un village des îles Kai. Les émeutes se propagent dans les villages autour de Tua, l'une des villes principales de ces îles. Des affrontements éclatent entre des centaines de personnes armées de machettes et de lances.

Depuis janvier dernier, ces rivalités ont fait des centaines de morts. La communauté chrétienne, qui représente 40% de la population moluquoise, s'oppose aux musulmans, devenus majoritaires. La chute du niveau de vie résultant de la crise économique qui secoue l'Asie mais aussi les trente années de règne de l'ancien président Suharto se sont ajoutées à la poudrière multiethnique des Moluques.

A l'origine, ce petit archipel était majoritairement peuplé par des chrétiens. Un lourd héritage de la colonisation néerlandaise, à l'heure où naissait un ensemble indonésien essentiellement musulman.

La volonté de Suharto d'uniformiser l'archipel, en faisant appel à une immigrati