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Libération

Lueur d'espoir dans l'Algérie en campagne La présidentielle du 15 avril suscite un authentique débat.

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publié le 5 avril 1999 à 0h35

«C'est une situation inédite. On assiste à une campagne mettant en

scène de vrais candidats qui défendent de vrais projets politiques, souvent aux antipodes les uns des autres, avec une participation inattendue d'une population qui n'y croyait pourtant pas au début. Mais une seule chose risque de ne pas être vraie: les résultats.» 25 ans, vivant dans le quartier populaire de Belcourt, Yahia s'étonne de l'intérêt qu'il porte à l'élection présidentielle anticipée du 15 avril. Au dixième jour de la campagne officielle pour ce scrutin provoqué par la démission, le 11 septembre, du chef de l'Etat, Liamine Zéroual, Yahia oscille entre la certitude que «la population n'acceptera plus comme avant d'être privée de son choix» et que «tout risque, au final, d'être comme toujours».

On ne peut mieux exprimer le sentiment ambivalent nourri par une bonne partie d'une rue que l'on disait à juste titre désabusée par les promesses jamais tenues de quatre précédents appels aux urnes en trois ans: d'un côté, l'espoir de changement un peu fou mais réel qui commence à percer; de l'autre, la crainte qu'«ils» ­ comprendre les militaires ­ «ne laisseront pas faire» et n'accepteront pas le verdict des urnes.

A dix jours de l'échéance, un premier constat s'impose en effet: loin d'être boudés, les déplacements marathoniens et les meetings des principaux candidats font recette à Alger comme à l'intérieur du pays. Et cela même si les réunions d'Abdelaziz Bouteflika, l'ancien ministre des Affaires étrangère