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Libération

L'Algérie en campagne. Le boycottage boycotté? L'option du report de scrutin s'éloigne.

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publié le 6 avril 1999 à 0h36

Vingt-deux militaires ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche

près de Blida, à 50 km d'Alger. Selon El Watan, ils seraient tombés dans une embuscade tendue par un «grand nombre de terroristes», où douze islamistes auraient été tués. Selon d'autres observateurs, cette tuerie survient au moment où un conflit oppose le patron des «Forces spéciales» Fodhil Chérif au général Boughaba, chef de la 1re région militaire (Blida) et proche du président démissionnaire Liamine Zeroual.

Cela s'annonçait comme l'histoire la mieux ficelée de la campagne. Mais à dix jours du scrutin, l'affaire se révèle le plus mauvais calcul. Cet automne donc, à l'annonce du scrutin, circulait à Alger un sondage, commandité par les autorités et affirmant que seuls 20% environ des Algériens comptaient participer au vote. Cette fois, c'était sûr. L'Algérie touchait le fond de l'urne. Déjà traditionnellement affligé d'un taux d'abstention de 40% en moyenne, le pays semblait désormais terrassé par ce que les Algériens appellent en plaisantant «l'inflation électorale». En trois ans, cinq scrutins en rafale ont en effet été organisés, conduisant à des résultats contestés chaque fois davantage, et dénoncés, en 1998, par un rapport du parlement algérien, pointant une fraude massive en faveur des candidats présentés par le pouvoir.

C'est dans ce contexte d'écoeurement absolu qu'en février, Saïd Sadi, président du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), lance son mot d'ordre d'un «boycottage actif