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Libération

Irak: la pendaison, arme politique contre les chiites. Quatre religieux exécutés pour un meurtre mal élucidé.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

Cheikh Abdel Hassan Abbas al-Koufi était en prison depuis trois mois

au moment de l'assassinat du grand ayatollah Mohammed Sadek as-Sadr, le plus haut dignitaire religieux de la communauté chiite irakienne, et de ses deux fils. Il avait été arrêté le 24 décembre 1998 à Nadjaf (Sud), et un hebdomadaire de l'opposition chiite irakienne, Sadr, avait même publié cette information dans son édition du 31 janvier (n° 844). Foin des apparences: Bagdad a accusé cheikh al-Koufi d'avoir participé à l'assassinat du dignitaire religieux et a annoncé, hier, son exécution. Un autre religieux, cheikh Ali Qazem Majman, et deux étudiants en théologie, Ahmed Moustapha Ardebili et Haïdar Ali Hussein, également accusés par le régime irakien d'avoir contribué à l'assassinat du grand ayatollah, ont, eux aussi, été pendus. Non content d'être suspecté d'avoir fait tuer le chef spirituel de la communauté chiite irakienne, le régime de Saddam Hussein l'est également de s'être débarrassé de quatre autres opposants en leur imputant le triple crime.

Le lieu et la date de l'exécution des quatre hommes n'ont pas été révélés. Il n'y a visiblement pas eu procès. La Sûreté générale irakienne s'est contentée de publier un rapide communiqué, repris par l'agence officielle INA, annonçant la quadruple pendaison. Elle a ajouté que «les instruments de la sédition avaient ainsi été extirpés», sous-entendant que ses meurtriers étaient des séparatistes chiites. Elle a aussi pris soin de faire remarquer que les quatre r