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Libération

L'ALGERIE EN CAMPAGNE : Election présidentielle le 15 avril. La fin du consensus militaire. Les conflits s'étalent au grand jour.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

On dit les «décideurs», cette poignée de généraux, en active ou en

retraite, qui exercent le pouvoir réel en Algérie, de plus en plus divisés. Les préparatifs du scrutin présidentiel ne l'auront pas démenti. Les uns, et pas des moindres, appuient ouvertement l'un des candidats à la magistrature suprême, Abdelaziz Bouteflika. Un autre, chef de l'Etat sortant, jure que l'élection sera transparente ou ne sera pas. Auparavant, on avait entendu l'ancien homme fort du régime, le général Nezzar, traiter de «canasson» le favori soutenu par un autre général en retraite mais très influent, avant de se ressaisir et de le désigner comme «l'homme de la situation». On aura aussi vu le même Nezzar s'en prendre à Liamine Zeroual qui avait dénié à quiconque «le droit de s'exprimer au nom des institutions de l'Etat s'il n'en est pas légitimement et légalement habilité». L'affaire n'a rien de fondamentalement nouveau dans un pays déchiré par de sempiternelles luttes de clans. Il y a vingt ans déjà, à la mort de Boumediene, Chadli a dû son accession à la tête de l'Etat et Bouteflika son premier déboire présidentiel à l'impossibilité des chefs militaires de trancher entre ce dernier et un autre «baron» du régime, Mohamed Salah Yahiaoui. Mais, à l'époque, ces conflits se réglaient dans l'opacité la plus totale. La différence, aujourd'hui, ne porte pas sur le seul déballage public de ces antagonismes, même si ce «jamais vu» a défrayé la chronique tout l'été dernier avant d'aboutir à l'annonce, le