Le suspense n'en était pas vraiment un. Mais la direction du Front
islamique du salut (FIS) à l'étranger aura attendu moins d'une semaine avant la présidentielle pour le lever. Le mouvement islamiste, ou ce qu'il reste d'une ancienne direction aujourd'hui très divisée, a désigné mardi son favori dans la course à la présidence: Ahmed Taleb Ibrahimi, un ancien baron du régime, qui se situe dans l'opposition depuis plusieurs années, et fils de cheik Bachir Ibrahimi, un haut dignitaire religieux qui présida la puissante association des Oulémas, cette composante islamique du nationalisme algérien. A en croire El Ribat, le bulletin de l'instance exécutive du FIS installée en Allemagne et dirigée par Rabah Kébir, «Taleb», comme on l'appelle en Algérie, a été «plébiscité par les militants de base pour ses engagements clairs en faveur d'une solution politique juste ("), son adhésion aux valeurs du peuple et aux constantes de la nation (")». Dans la pêche aux voix islamistes, Taleb Ibrahimi vient donc de voir officialiser le soutien d'une partie de l'appareil du FIS. Prudent et soucieux de ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier, le mouvement dissous explique qu'il ne lui a pas été facile de se déterminer, «car les candidats rivalisent sur le terrain de la réconciliation, de l'arrêt de l'effusion de sang et du dialogue politique». Il prépare donc l'avenir et se proclame «disposé à contribuer de son mieux à tirer le pays de la crise, quel que soit le Président qui sortira de