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Libération

La Carinthie fière de son «petit Hitler». Jörg Haider pourrait être élu gouverneur de ce Land autrichien.

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publié le 8 avril 1999 à 0h38

Klagenfurt, envoyée spéciale.

Toute en vallons tapissés d'herbe grasse, la Carinthie évoque en ce printemps, un dernier havre de paix, au sud de l'Autriche, avant les incertitudes des Balkans. A l'abri des Karawanken, les monts qui la séparent de la Slovénie, ses fermes sont cossues, ses lacs offrent des eaux agréablement tièdes et ses fameux plats de nouilles tiennent bien chaud au corps. Ce petit paradis alpin constitue pourtant une nouvelle tâche noire sur la carte politique de l'Europe. Aux dernières élections régionales, le 7 mars, le parti d'extrême droite FPÖ ­ ou «parti de la liberté» ­ y a battu tous ses records: 42% des suffrages. Son leader Jörg Haider, déjà gouverneur de la province de 1989 à 1991, puis forcé de démissionner après avoir vanté la «politique de l'emploi» d'Hitler, pourrait être à nouveau élu gouverneur aujourd'hui par le Parlement régional.

Impatience et fierté. «Haider au moins, il a toujours été pour le bouclage des frontières», «Y'en a marre de laisser les criminels étrangers faire la loi chez nous», «Haider, il défend les vrais travailleurs», «On sait bien qu'il n'est pas aimé à l'étranger, mais ça nous est égal, il est là pour nous représenter nous», «Il faut lui laisser une chance de montrer ce qu'il peut faire»" Au village de Keutschach, quelques kilomètres à l'ouest de la capitale Klagenfurt, les habitants rassemblés pour les fêtes de Pâques, attendent avec impatience et fierté leur nouveau gouverneur. Les 2400 habitants de Keutschach sont de