Menu
Libération

Haider, deuxième chance en Carinthie. Le leader extrémiste autrichien s'est radouci pour être élu gouverneur.

Article réservé aux abonnés
publié le 9 avril 1999 à 0h39

Klagenfurt, envoyée spéciale.

Un chèque de 5 700 schillings (2 800 francs) par mois à toute femme qui renonce à travailler pour élever ses enfants, des baisses de loyer (jusqu'à 500 francs par mois), une réduction du prix de l'électricité, des créations d'emploi" Le nouveau gouverneur de Carinthie, Jörg Haider, 49 ans, élu hier par le parlement régional après avoir remporté 42% des voix aux élections du 7 mars, arrive au pouvoir chargé d'un gros sac de promesses. Leur réalisation sera d'autant plus ardue qu'il n'a pas la majorité absolue au parlement: Haider a été élu hier grâce à la complicité des députés conservateurs (ÖVP), estimant qu'ils ne pouvaient légitimement empêcher le grand vainqueur des urnes d'accéder au pouvoir. Pour réaliser chacune de ses promesses, Jörg Haider devra désormais convaincre conservateurs ou socialistes de le soutenir. La tâche s'annonce si rude qu'au sein de son Parti de la liberté (FPÖ) un élu envisage déjà l'hypothèse de l'échec: «Si les autres partis nous empêchent de gouverner, nous retournerons dans l'opposition pour revenir la prochaine fois avec une majorité absolue.»

Montrer qu'il est capable de gouverner, ne serait-ce qu'un petit Land de 500 000 habitants comme la Carinthie, tout au sud de l'Autriche, constitue pourtant un test décisif pour Jörg Haider sur le chemin de ses ambitions nationales: il ne cache pas qu'il compte encore être élu chancelier autrichien, au plus tard aux législatives de 2003. Pour y parvenir, Jörg Haider a montré