Lendemains d'un coup d'Etat sanglant, qui ne peut pas dire son nom.
Hier soir à Niamey, soixante-douze heures après l'assassinat du général-président Ibrahim Baré Maïnassara, un «collège d'officiers supérieurs» et les cinq leaders des principaux partis politiques ont poursuivi leurs conciliabules pour se mettre d'accord sur une «transition» sauvegardant les apparences du «malheureux accident» dont le chef de l'Etat aurait été victime. Cette thèse, officialisée dès vendredi soir par un Premier ministre chargé d'expédier les «affaires courantes» dans un pays paralysé par la vacance du pouvoir, vise à concilier l'irréconciliable: le meurtre du chef de l'Etat et le soutien des bailleurs de fonds étrangers, dont ne peut se passer le Niger, pays sahélien de 10 millions d'habitants contraints de survivre avec en moyenne à peine plus de 1 000 F par an. Or, le mitraillage du Président ne fait pas partie des moeurs politiques acceptables à l'heure de la mondialisation" Vendredi matin, vers 10 h 30, le général Baré, arrivé au pouvoir à la faveur d'un putsch en janvier 1996, se rend à l'escadrille militaire de l'aéroport de Niamey. Ayant passé en revue un petit détachement de l'armée de l'air, il s'avance vers l'hélicoptère qui doit l'emmener à l'intérieur du pays. C'est alors que deux coups de feu donnent le signal de l'assaut que vont lancer quatre Jeep surmontées de mitrailleuses de la garde présidentielle, dissimulées sous des manguiers aux abords de la piste. «J'ai entendu des coup