L'attitude de l'immigration algérienne ne permet décidément pas les
certitudes. Lors de l'élection présidentielle de l'automne 1995, les Algériens de France avaient envahi les bureaux de vote jusqu'à les saturer et jusqu'à provoquer un effet d'entraînement important en Algérie même. Pour le scrutin anticipé qui a commencé samedi en France et qui s'étalera sur six jours, les quelque 680 000 électeurs immigrés ne semblent pas s'être précipités. En tout cas samedi et en région parisienne, où l'affluence dans les bureaux de vote était des plus faibles et semblait concerner pour l'essentiel les 50-60 ans. A Aubervilliers, l'important consulat de la Seine-Saint-Denis n'avait enregistré samedi que 3 000 votants sur les 72000 inscrits. «Si ça continue à ce rythme, ou c'est un signe que ces élections n'intéressent personne, ou les immigrés attendent un deuxième tour pour se décider», remarque un électeur au consulat général de Paris dans le XIXe arrondissement. Devant le bâtiment, les multiples barrières métalliques prévues pour canaliser les foules ne font plus qu'encombrer une grande partie de la rue Bouret et semblent désespérément inutiles. A l'intérieur de l'édifice, les organisateurs de l'élection étaient bien plus nombreux que les votants. Quelques agents consulaires, depuis des années en poste à Paris, adaptent, cette fois comme lors de chaque scrutin, leur comportement à la situation du moment. La mollesse des deux premiers jours a au moins un avantage: elle permet de gérer