C'est par où la sortie? C'est la question que se posent, non sans quelque appréhension, les dirigeants occidentaux engagés dans la campagne militaire contre la Yougoslavie de Milosevic. Ils en conviennent aujourd'hui: cette opération est «plus complexe, et donc plus longue» que prévu initialement par les stratèges de l'Otan. Ils constatent que, malgré les communiqués volontaristes de l'Alliance, le président yougoslave n'a toujours pas bougé d'un pouce. Et, tout en jurant de bombarder «jusqu'au bout», l'Otan tente de trouver, sans garantie de succès, les voies et moyens d'une sortie de crise honorable, en recréant un consensus international lézardé.
La diplomatie avait été reléguée au second plan par le déclenchement des frappes, le 24 mars. L'ONU avait d'ailleurs été cavalièrement court-circuitées, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) contrainte de plier bagage, et la Russie ignorée alors qu'elle avait jusque-là appartenu à part entière au Groupe de contact sur le Kosovo. Trois semaines plus tard, l'option militaire tarde à produire les effets souhaités et les diplomates occidentaux tentent de recoller les pots cassés.
C'est le grand retour de l'ONU et de la Russie. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, grand absent de cette crise jusqu'ici, revient par la grande porte, et sera demain l'invité d'honneur du Conseil européen extraordinaire de Bruxelles, en partie consacré au Kosovo. Il vient de lancer une initiative de paix qui prévo