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Libération

TPI: deux Croates jugés pour «crime contre l'humanité». Kordic et Cerkez accusés d'épuration ethnique en Bosnie, en 1993.

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publié le 13 avril 1999 à 0h42

La Haye, envoyée spéciale.

Alors que les Serbes poursuivent le nettoyage ethnique au Kosovo, le Tribunal pénal international de La Haye (TPI) continue, lui, de rendre la justice internationale en toute impartialité. Le septième procès du TPI, qui s'est ouvert lundi matin, ne met en effet pas en cause des Serbes mais deux Croates. Il constitue un enjeu majeur pour le TPI, puisqu'il s'agit de juger «la plus importante personnalité politique» jusqu'ici, selon le porte-parole du tribunal, Jim Landale. Il s'agit de Dario Kordic. Vice-président de la communauté des Croates de Bosnie (HDZ) de 1991 à 1994, il est considéré responsable, avec un commandant de l'armée, Mario Cerkez, de massacres de Musulmans dans la vallée de Lasva, en Bosnie centrale.

Les crimes décrits par l'acte d'accusation évoquent, à une moindre échelle, les récents événements en Yougoslavie. Kordic y est dépeint comme un nationaliste pur et dur qui a rapidement accédé à la direction du HDZ, le parti des Croates de Bosnie, dont le but était de créer une entité composée uniquement de Croates et qui serait rattachée à la Croatie. Lundi matin, le procureur Geoffrey Nice a soutenu que Kordic faisait partie des plus radicaux du HDZ et tentait d'écarter les éléments plus modérés.

En 1993, la fièvre nationaliste a atteint son sommet, et les Croates de Bosnie ont attaqué avec leur armée une vingtaine de villages musulmans, se livrant, selon l'acte d'accusation, à une «campagne de persécutions, de violences et de nettoyage e