Le «front antifraude» constitué par Hocine Aït-Ahmed, Abdallah
Djaballah, Mouloud Hamrouche et Taleb Ibrahimi et qui s'est élargi aux deux autres candidats à la présidence a marqué hier soir sa détermination à ne pas accepter qu'une tricherie massive impose le favori du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika. Réunis au siège du FFS, les «six» ont réclamé l'annulation «pour fraude» des premières opérations de vote «dans les bureaux itinérants et les bureaux spéciaux (les casernes, ndlr)» et ont annoncé qu'ils «adopteraient une position finale et appropriée après l'audience» demandée dès hier au président sortant, Liamine Zeroual. Il n'est donc pas exclu qu'on assiste, à la veille du scrutin, au retrait collectif de tous les postulants, laissant Bouteflika seul en piste. Cela mettrait le pouvoir dans une situation particulièrement inconfortable.
Alger, envoyée spéciale.
Prendre une banderole, écrire dessus «le pouvoir est un gros voleur», la déplier devant des policiers armés, puis la brandir dans une salle comble. S'enlacer à dix copains, bras dessus, bras dessous, se planter devant la porte d'une villa où est basé l'état-major secret du candidat de la hiérarchie militaire, guetter la sortie de cet homme en lunettes noires dont même le nom fait peur. Et lui rire au nez. Dire «salauds» à trois militaires, en faction au rond-point. Dans cette Algérie où de sérieux problèmes commencent en prononçant le simple mot de «généraux», chacun de ces gestes relevait de l'inimaginable il y a enco