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Libération

Emeutes en Malaisie après le procès Anwar. L'ancien Premier ministre condamné à six ans de prison pour abus de pouvoir.

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publié le 15 avril 1999 à 0h43

Bangkok, de notre correspondant.

La condamnation avait beau être largement attendue, l'ampleur de la peine prononcée hier contre l'ex-Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim ­ six ans de prison pour abus de pouvoir ­ a ravivé la colère des partisans d'Anwar à l'encontre de son ex-mentor, le chef du gouvernement Mohammad Mahathir (73 ans). Pendant toute la journée d'hier, plusieurs milliers de partisans d'Anwar Ibrahim ont affronté, à coups de pierres les policiers anti-émeutes près de la Haute Cour de justice, dans le centre de Kuala Lumpur, où s'est achevé le procès. Matraquage de manifestants désarmés, aspersion de la foule par des produits chimiques irritants, poursuites jusque dans les grands magasins du centre: les forces de l'ordre ont retrouvé la brutalité qui leur est coutumière.

Après soixante-dix-huit jours de débats, le juge Augustine Paul a ainsi considéré Anwar Ibrahim coupable d'avoir utilisé sa position de vice-Premier ministre pour se protéger d'accusations de «méconduite sexuelle» (sodomie et adultère). Les débats au cours du procès ont montré qu'il n'existait pas de preuves solides de ces dernières allégations.

Les avocats d'Anwar ont assuré que leur client était victime d'une machination politique destinée à l'écarter du pouvoir, ce qui semble bien être le cas. Cette affaire polarise en tout cas les Malaisiens, de plus en plus divisés entre les modernistes, pro-Anwar, et les partisans de Mahathir, au style autoritaire. A la sortie du tribunal, Wan Azizah Wan