Pour ses adversaires, son opposition à la dictature est proche de l'entêtement. Mais, après cinquante ans de vie politique, cette constance vaut sans doute à Hocine Aït-Ahmed la place à part qu'il occupe sur la scène politique et aussi dans la mémoire de son pays. Son itinéraire symbolise en effet une valeur très ancrée dans la société algérienne: la résistance contre toutes les formes de domination. Issu d'une famille maraboutique noble de Grande Kabylie, celui qui deviendra l'un des neuf «chefs historiques» de la révolution entre très jeune en résistance contre la colonisation française. Dirigeant de l'OS, une organisation paramilitaire clandestine dont il sera écarté en 1949 sous l'accusation de «berbérisme», il est arrêté, en 1956, avec Ben Bella, Boudiaf, Khider et Lacheraf dans un avion arraisonné en plein vol par l'aviation française. Libéré en 1962, il s'oppose au système du parti unique et fonde le FFS (Front des forces socialistes), en 1963 en Kabylie. C'est le début d'un long combat pour les libertés et contre la dictature. Arrêté, condamné à mort et gracié par Ben Bella, il s'évade en 1966. Commencent vingt-trois ans d'exil en Suisse avant le retour, en 1989, dans une Algérie qu'il quitte de nouveau trois ans plus tard, après s'être opposé à l'annulation des législatives remportées par le FIS. A l'heure où l'Algérie bascule dans les violences, il est l'un des touts premiers à faire du retour à la paix civile «la priorité des priorités» et à prôner une «solution p
Portrait
Hocine Aït-Ahmed. L'opposant historique.
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par José GARÇON
publié le 15 avril 1999 à 0h44
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