Pour la troisième fois en deux semaines, les Etats-Unis ont fait
savoir, mercredi soir, que l'élection devait être «crédible». «Nous avons fait savoir clairement que des élections libres et justes étaient un élément décisif du processus de réformes politiques en Algérie», a déclaré un porte-parole du département d'Etat qui réagissait au retrait des six candidats. Washington semble ainsi marquer sa défiance à l'égard de la volonté des autorités d'imposer contre vents et marées leur favori, voire même approuver la démarche des «six». «Nous suivons de près ces élections, et notre intérêt réside toujours dans un processus électoral crédible», a en effet précisé le porte-parole. Ces prises de position répétées des Etats-Unis sur ce scrutin tranchent avec le silence sidéral de la France officielle sur le sujet.
Seuls jusqu'ici, les responsables de partis politiques se sont exprimés. Pour François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, Abdelaziz Bouteflika ne pourra pas «tirer de ce scrutin une légitimité, même s'il aura l'apparence de la légalité». Parlant d'«occasion perdue» pour l'Algérie, François Hollande a estimé qu'en raison de la «suspicion» sur la régularité du vote, «il fallait reporter le scrutin» et «trouver les conditions» pour que «le candidat élu puisse être un président légitime». «On ne pourra pas en rester là», a poursuivi le leader du PS, en invitant les autorités algériennes à «prendre une initiative politique» au lendemain de l'élection président