Washington, de notre correspondant.
«On aura tout vu!», soupirait mercredi le sénateur démocrate Robert Torricelli, après avoir entendu le célèbre procureur spécial du Monicagate, Kenneth Starr, plaider devant une commission parlementaire pour que soit abolie la «loi sur le procureur indépendant» dont il est devenu l'incarnation même en raison de ses enquêtes sur Bill Clinton. «Cette loi ne doit pas être reconduite», a déclaré Starr aux membres de la commission qui doit recommander d'ici le 30 juin l'abandon, la réforme ou le maintien de la loi. «La politisation [des enquêtes] et la perte de confiance qui en résulte dans l'opinion sont inévitables», a expliqué Starr. «Nous devrions donc en laisser la responsabilité à ceux qui en ont été investis par nos lois et notre tradition le ministre de la Justice et le Congrès.»
Scandale du Watergate. La loi sur le procureur indépendant avait été passée en 1978, en réaction aux tentatives du président Richard Nixon d'étouffer le scandale du Watergate en 1973. Elle prévoit de nommer un procureur indépendant pour enquêter sur les accusations portées contre les principaux responsables du gouvernement, dont le chef de l'état lui-même.
Cocaïne. La logique de la loi est que le ministre de la Justice, nommé par le Président, ne peut enquêter de manière crédible sur ce dernier ou ses collègues de l'administration. Vingt enquêtes ont été confiées depuis 1978 à des procureurs indépendants de l'usage de cocaïne à la Maison Blanche (sous Carter)