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Libération
Interview

Les jeux de pouvoir après le coup d'Etat, vus par un spécialiste. «Au Niger, il y a une complicité entre militaires et politiciens».

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publié le 16 avril 1999 à 0h48

Délégué national à l'Afrique du Parti socialiste, Guy Labertit avait

réussi l'été dernier une médiation entre le gouvernement du général Baré et les partis d'opposition pour la reprise ­ d'abord au niveau local ­ d'élections au Niger. Le 9 avril, au surlendemain de la proclamation des résultats de ce scrutin test remporté par l'opposition, le général Baré a été assassiné par des membres de sa garde présidentielle, dont le chef, le commandant Wanké, a ensuite pris le pouvoir. Explications sur le double jeu politico-militaire de la classe dirigeante nigérienne.

De jeunes militaires se sont érigés en Conseil de réconciliation nationale. Ne devrait-on pas plutôt parler d'un «comité militaire d'impunité»?

Ce qui est étrange dans la vie politique nigérienne, c'est que les forces politiques sont à chaque fois ballottées au gré des interventions militaires. En janvier 1996, le coup d'Etat du général Baré avait appris à la classe politique, toutes tendances confondues, qu'elle pouvait travailler ensemble. Les partis, qui s'étaient auparavant affrontés dans le cadre d'une cohabitation conflictuelle, se sont alors regroupés pour lutter en faveur de la restauration de la démocratie. Aujourd'hui, après l'assassinat du président Baré, son propre parti se découvre la capacité à collaborer avec les autres formations civiles" N'est-ce pas plus étrange encore que tous les partis acceptent de travailler avec la nouvelle junte?

Il faut se rendre à l'évidence: il existe une relative complicité entre