Londres, Santiago, de nos correspondants.
Pinochet, le feuilleton, continue. Hier, le ministre de l'Intérieur britannique, Jack Straw, a confirmé que la procédure d'extradition vers l'Espagne de l'ancien dictateur devait se poursuivre. Straw répondait ainsi à la décision des lords-magistrats qui avaient réduit, il y a trois semaines, les charges pesant sur Pinochet, tout en maintenant que le dictateur restait passible d'extradition. Selon les Lords, seules les accusations de torture postérieures à la ratification de la convention contre la torture en 1988 par Londres pouvaient être imputées au dictateur chilien.
Les nombreux avocats de l'ancien président chilien excipant que le jugement des Lords ne retenait que deux charges de torture s'étaient saisis de cet arrêt pour demander que Jack Straw annule son précédent avis. Mais Jack Straw, dans un arrêt solidement argumenté, explique que même une seule accusation de torture peut autoriser une procédure d'extradition. La torture ne doit pas être nécessairement répandue ou systématique, explique ainsi Jack Straw. Répondant aux arguments humanitaires de la défense, le ministre estime également que, malgré ses 83 ans, le général est en état de passer en procès. Straw affirme aussi que Pinochet ne peut être jugé au Chili, comme le demande Santiago, faute d'une demande d'extradition par ce pays. Enfin, le ministre de Tony Blair affirme avoir examiné la question de la stabilité et de la transition démocratique au Chili ainsi que les rel