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Libération
Analyse

Une présidence mal partie avant d'avoir commencé. Les «parrains» de Bouteflika sont divisés. L'opposition s'est renforcée.

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publié le 16 avril 1999 à 0h47

Peu importe au fond que le chiffre officiel de participation au

scrutin -60,25%- contredise les informations et les témoignages venus d'un peu partout et faisant état d'une affluence très moyenne dans les bureaux de vote, parfois insignifiante comme en Kabylie, ou très faible dans les grandes villes, y compris sur les hauts plateaux. Les taux gonflés demeurent une constante des scrutins en Algérie et même la présidentielle de 1995, qui suscita pourtant un réel intérêt, n'y a pas échappé. Peu importe aussi qu'Abdelaziz Bouteflika puisse trouver dans le chiffre annoncé «la majorité substantielle» qu'il a exigé pour ne pas «rentrer chez lui». L'essentiel est ailleurs. Candidat unique élu grâce au forcing d'une poignée de généraux après une campagne électorale qui avait suscité de réels espoirs et après que tous ses adversaires ont refusé de cautionner ce plébiscite, Abdelaziz Bouteflika commence mal son mandat. Celui qui, dans un mimétisme touchant avec son mentor le président Houari Boumédiène, se rêvait le nouvel homme fort de l'Algérie aura, quoi qu'il fasse et quoi qu'il dise du mal à se débarrasser d'une étiquette de président illégitime.

Demande de retrait. «Pour nous, les élections ne seront pas légitimes, la fraude était un coup de force du pouvoir que nous avons refusé», remarquait hier Mouloud Hamrouche à l'unisson des autres candidats et en estimant que Bouteflika «devrait se retirer car les taux officiels de participation sont erronés». Sans aller jusqu'à cette demand