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Libération

Des résultats loin du réel... Les autorités font la politique de l'autruche face au fiasco.

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publié le 17 avril 1999 à 0h47

Curieuse situation. L'élection était pluraliste, et c'est un

candidat unique qui a été élu après le refus de ses adversaires de cautionner un simulacre. Les électeurs ont largement boudé les urnes au su et au vu de la presse nationale et étrangère et des représentants de plusieurs chancelleries, et le taux de participation a atteint 60, 25%. Abdelaziz Bouteflika était moins populaire que ses trois principaux rivaux, et il a obtenu 73, 79% des suffrages exprimés avant d'«accepter» une magistrature suprême qu'il avait menacé de refuser si les Algériens faisaient preuve de «médiocrité» en ne lui apportant pas «un soutien franc et massif». Les principaux postulants, qui représentent des pans importants de la société et ont chacun des contacts dans l'administration leur permettant de connaître les résultats réels, affirment que le taux de participation a tourné autour de 20%. Un «mouvement algérien des officiers libres» , qui dit regrouper des «dissidents de l'armée et des services de sécurité» et qui a montré ces derniers mois qu'il accédait à des informations importantes, fournit un taux de participation précis ­ 23,03% ­ et le détail des votes qui se sont malgré tout portés sur le «groupe des six». Washington met indirectement en doute les résultats officiels en évoquant «le faible taux de participation», et Hubert Védrine concède que le scrutin traduit «un décalage entre l'espérance et ce qui s'est finalement produit». Pourtant, imperturbables, les autorités algériennes fo