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Libération
Interview

«Respecter l'Histoire sans se laisser intimider par le passé». Parti pris de l'architecte Norman Foster: «éclairer et alléger».

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publié le 19 avril 1999 à 0h46

Berlin envoyée spéciale

Choisi en 1994 pour la rénovation du Reichstag, sir Norman Foster est britannique, originaire de Manchester. Ses monuments high-tech se dressent un peu partout, surtout en Europe ou en Asie: tour à Hong-kong et Francfort, médiathèque à Nîmes, aéroport de Hong-kong" Un Britannique chargé de rénover le symbole de la démocratie allemande, quel effet cela fait-il?

C'est extraordinaire, incroyable. C'est assez révélateur de la société allemande d'avoir non seulement ouvert le concours pour la rénovation du Reichstag à quatorze architectes étrangers, mais aussi d'avoir accepté des idées radicales. Le projet est radical dans sa transparence, son ouverture au public, l'acceptation de son passé, ou encore l'écologie. Je pense qu'il aurait été impossible de confier un projet pareil à un artiste étranger en Grande-Bretagne, ou même pour un Britannique d'y réaliser un projet aussi radical. L'Allemagne donne là un bel exemple d'ouverture sur l'Europe et le monde.

Que voulez-vous faire dire à ce Reichstag?

J'ai voulu en faire un bâtiment qui respecte l'Histoire, mais sans se laisser intimider par le passé. Créer un espace contemporain dans un lieu historique. Mais aussi assumer une responsabilité sociale, en concevant un bâtiment qui ne pollue pratiquement pas. La valeur de ce travail repose aussi sur le processus démocratique qui l'a accompagné. D'une certaine façon, notre bureau avait 669 clients: les 669 députés appelés à y siéger. Ce fut un processus extraordinaire