Berlin, envoyée spéciale.
Certains députés étaient venus équipés d'appareils photo, histoire d'immortaliser leur prise de possession du Reichstag. D'autres avaient relu quelques pages de l'histoire allemande pour pouvoir assurer que le passé du bâtiment n'a rien de trop compromettant. Tous surtout avaient les yeux écarquillés, dévorant du regard l'étonnant dialogue entre la pierre et le verre, entre le pompeux bâtiment wilhelnien et les besoins de transparence d'un Parlement moderne, réussi par l'architecte britannique Norman Foster. Ce lundi 19 avril, la première session du Bundestag (la Chambre basse du Parlement allemand) dans le Reichstag (le nom du bâtiment construit en 1894 pour héberger le Parlement de l'Empire) était un grand jour pour l'Allemagne. Un «retour dans l'histoire allemande» et une «avancée vers le centre de l'Europe», a résumé le chancelier Gerhard Schröder. L'inauguration d'hier a été solennelle, avec bénédiction par deux prêtres, un catholique et un protestant, suivi d'un Notre Père ânonné avec plus ou moins de conviction par la plupart des députés (l'Allemagne ne connaît pas la séparation entre l'Eglise et l'Etat).
«Le déménagement à Berlin n'est pas une rupture dans la continuité de l'histoire allemande de l'après-guerre. Nous n'allons pas à Berlin parce que nous avons échoué à Bonn», a assuré le chancelier Gerhard Schröder dans sa première déclaration gouvernementale devant le nouveau Reichstag. Les valeurs associées à Bonn, comme le fédéralisme ou l'