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Libération

L'extreme-droite turque sort ses crocs. Le Parti d'action nationale vrai vainqueur des élections.

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publié le 20 avril 1999 à 0h45

Istanbul, intérim.

Les véritables vainqueurs des élections législatives et municipales de dimanche, ce sont eux: ces centaines de supporters faisant avec leurs doigts en l'air la forme d'une tête de loup, le «loup gris», traditionnel emblème de l'extrême droite turque. L'euphorie des sympathisants du Parti d'action nationale (MHP), qui ont hurlé toute la nuit dans les rues d'Istanbul, d'Ankara et d'Erzurum, est à la mesure de leur propre surprise, et de celle qu'ils ont suscitée. Même le Premier ministre sortant, Bülent Ecevit, dont le Parti de la gauche démocratique arrive en tête avec 21% des suffrages, s'en est étonné: «Nous savions qu'ils allaient progresser, mais pas à ce point-là!» Avec 18% des suffrages, le MHP double son score de 1995, devient la deuxième formation du pays et le partenaire presque obligé d'une future coalition gouvernementale. Cette «explosion», ce «tremblement de terre» comme le présente la presse, les responsables du parti l'expliquent par la moisson faite sur la terre brûlée mais encore fertile des islamistes défaits par le travail de sape des militaires: «Nous sommes allés dans les bidonvilles et nous avons expliqué que le Parti de la vertu (islamiste) avait fait beaucoup de torts à la religion», explique Koray Aydin, l'un des responsables du MHP.

Meilleur score. Ce résultat surprise vient aussi sans nul doute de l'effondrement du Parti de la juste voie (DYP) de Tansu Çiller.Le rejet de la classe politique du milieu des années 80, discréditée par s