Menu
Libération

Repos forcé pour la presse étrangère. Des journalistes, dont celle de «Libération», n'ont plus le droit de travailler.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 avril 1999 à 0h45

Alger, envoyée spéciale.

Trois jours après le résultat de l'élection présidentielle en Algérie, des envoyés spéciaux des journaux internationaux ont été priés, hier, de remballer leur matériel professionnel. «Vous aviez une accréditation autorisant à couvrir le scrutin. Il est fini: il n'y a donc pas de raison qu'elle soit renouvelée, explique-t-on au ministère de la Communication. Vous pouvez rester pour faire du tourisme si vous le voulez mais pas pour travailler. A notre niveau, il s'agit d'une décision administrative qui touche deux ou trois journalistes», dont celui de Libération. Ces chicanes ne sont pas nouvelles en Algérie, où une complexité procédurière aux subtilités sans cesse renouvelées rend les conditions de travail uniques au monde pour les journalistes: séjour dans un hôtel imposé, escorte policière pour chaque déplacement ou obligation de fournir à l'avance ses itinéraires. Si deux journalistes ­ du Financial Times et du Monde ­ n'avaient pas reçu leur visa de départ pour cette élection, les autres ont travaillé jusque-là «sans incident» dans le cadre strict qui leur est imparti.

La décision du ministère de la Communication laisse pourtant perplexe, cette fois, après un scrutin qui fut lui-même controversé. Six candidats se sont effet retirés la veille du scrutin, dénonçant la fraude en faveur du septième, Abdelaziz Bouteflika, soutenu par la haute hiérarchie militaire. Celui-ci a été déclaré élu par le ministère de l'Intérieur avec un taux de participation d