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Libération

Jadis princesse adulée, Benazir ne fascine plus. Trop de corruption, d'intrigues ont perdu l'ancien Premier ministre.

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publié le 21 avril 1999 à 0h23

Le phénix Benazir renaîtra-t-il jamais de ses cendres? La

condamnation à cinq ans de prison de l'ex-Premier ministre, la peine identique qui frappe son mari Assif Ali Zardari, l'interdiction faite au couple d'exercer toute charge politique pendant dix ans, l'amende de 8,6 millions de dollars (45 millions de francs) qu'ils devront acquitter sont autant d'éléments qui plaident contre son retour sur la scène politique. Bien sûr, ce n'est pas la première fois que Benazir Bhutto mord la poussière, mais, en organisant sa destitution, ses adversaires se sont donné les moyens de la frapper durement. Ennemi juré de Benazir, le Premier ministre Nawaz Charif semble avoir atteint son but: mettre fin à son destin politique par le biais juridique. Rebondissements. Apparemment, c'est la chute définitive de la maison Bhutto. Mais sait-on jamais" Pays à l'instabilité chronique, et même réputé ingouvernable, le Pakistan va de mal en pis, ce qui facilite les rebondissements. Et puis la classe politique qui a fait tomber Benazir est loin d'être irréprochable. A commencer par Nawaz Charif lui-même, sur lequel pèsent de graves accusations. En 1993, il avait d'ailleurs été démis de ses fonctions par le président pakistanais de l'époque, pour corruption et mauvaise gestion.

Pour BiBi, comme on l'appelle au Pakistan, l'horizon s'annonce particulièrement bouché. A preuve les manifestations peu conséquentes de ses partisans qui ont accompagné l'annonce de sa destitution. En 1986, lorsqu'elle avait pu