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Libération

La chute de la maison Bhutto au Pakistan. La procédure de destitution de Benazir s'est ouverte hier.

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publié le 21 avril 1999 à 0h23

Le Parlement pakistanais a commencé hier formellement la procédure

de destitution à l'encontre de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, et de son mari, Assif Ali Sardari, membre du Sénat. Cette procédure intervient après qu'un tribunal anticorruption, formé à l'instigation de l'actuel Premier ministre, Nawaz Charif, les a condamnés, la semaine dernière, à cinq ans d'emprisonnement, dix ans d'interdiction d'exercer un mandat politique, la confiscation de certains de leurs biens et à une amende de 8,6 millions de dollars. Il leur est reproché d'avoir encaissé des pots-de-vin lors de la signature d'un important contrat avec une société suisse, la Société générale de surveillance, alors que Benazir occupait les fonctions de Premier ministre. Au cours de cette transaction, Assif Sardari a perçu, selon l'enquête de la justice suisse, 6% du montant de la transaction d'une valeur de 140 millions de dollars. Benazir Bhutto, qui se trouve actuellement à Londres, devrait interjeter appel devant la Cour suprême. La semaine dernière, elle avait dénoncé le procès comme étant inique. «Comment prouver son innocence devant un juge dont le père a fait pendre mon père,un juge qui est un proche parent de Nawaz Charif. Non, ce juge n'est ni impartial ni honnête. Il ne rend pas la justice», a-t-elle déclaré à la BBC. Les ennuis judiciaires du couple Bhutto ne sont pas terminés puisque le même tribunal continue ses investigations, aussi bien à Londre