Amsterdam, de notre correspondante.
«Nous cherchons des femmes qui veulent gagner beaucoup d'argent comme prostituées aux Pays-Bas, au centre d'une grande ville qui s'appelle La Haye. Elles doivent avoir un passeport valide de l'Union européenne. Nombreuses possibilités pour louer une place où travailler et vivre. Travail totalement indépendant. Prime de 250 dollars pour chaque nouvelle femme.» L'annonce existe en espagnol, en danois, en portugais et en néerlandais. Le texte est accompagné d'un numéro de téléphone portable «joignable jour et nuit» et de photos en couleur des deux rues de la prostitution à La Haye. Pour l'écrire, Arie de Jong, tenancier de bordels à La Haye, s'est fait aider par un juriste. En effet, il ne voudrait pas être poursuivi pour trafic de femmes ou incitation à la prostitution. Lui et ses deux acolytes n'ont d'ailleurs distribué le dépliant qu'à des femmes qui étaient déjà actives comme péripatéticiennes.
Atouts non négligeables. De la Suède au Portugal, du Danemark à l'Espagne, les trois hommes ont désespérément essayé de motiver les Européennes à venir travailler chez eux. Ils pensaient avoir de quoi les allécher: le travail au chaud derrière une vitrine, les conditions d'hygiène strictes des Pays-Bas et les rapports détendus avec la police sont des atouts non négligeables. Et pourtant, la réponse des femmes de l'Union européenne est nulle. «Nous avons fait plusieurs voyages, mais sans succès. Dans les pays européens, 60% des prostituées sont des