«Aujourd'hui, en Afrique, la consommation par habitant est
inférieure de 20% au niveau de 1980. Quelque 42% des Africains vivent avec moins d'un dollar par jour (environ 6 francs, ndlr). L'Afrique subsaharienne risque de devoir attendre une période équivalente à deux générations pour pouvoir retrouver son niveau de vie moyen des années 1975. En 2000, la pauvreté absolue touchera la moitié de l'Afrique subsaharienne.
L'accès aux services publics a diminué d'environ 50% depuis 1980. La scolarisation dans le primaire, qui avait progressé au cours des années 60 et 70, a stagné et régressé pendant les années 80 et au début des années 90. Plus de 80 millions des garçons et des filles africains n'ont aucun accès à l'école primaire, seulement la moitié des enfants entrant à l'école atteignent la cinquième année de scolarisation. La vaccination des enfants contre les maladies qui peuvent être mortelles, comme la diphtérie ou la rougeole, a reculé depuis 1980. 22 millions d'enfants meurent avant d'avoir un an.
Le Sida a fait baisser l'espérance de vie de dix ans en moyenne, voire de vingt ans dans certains pays. Ainsi, en Zambie, l'espérance de vie moyenne s'établit aujourd'hui à 36 ans. Elle aurait été de 58 ans sans le VIH/Sida. Autre conséquence dévastatrice, le nombre des enfants orphelins à cause du Sida pourrait atteindre 4,2 millions à l'horizon 2005.
Les inégalités sont parmi les plus élevées au monde. En Guinée, où le PNB par habitant s'élève à 1 103 dollars, 87% de la population