Yasser Arafat avait pourtant promis que l'OLP incorporerait dans la
législation palestinienne toutes les normes internationalement reconnues dans le domaine des droits de l'homme et que, sous son autorité, «personne n'était au-dessus des lois». Trois ans plus tard, on est bien loin du compte. Dans un rapport qu'il vient de rendre public, Amnesty International dénonce ainsi les détentions arbitraires, c'est-à-dire sans inculpation ni jugement, de plusieurs centaines de prisonniers politiques, certains emprisonnés depuis plus de quatre ans. Pour l'organisation, ces derniers ont été divisés par les services secrets palestiniens en deux catégories: les «prisonniers de sécurité» et les «prisonniers politiques». Les premiers, apparemment incar- cérés parce qu'ils sont soupçonnés de collaboration avec les autorités israéliennes ou parce qu'ils ont vendu des terres directement ou non à des juifs, sont les plus maltraités. «La plupart d'entre eux sont victimes de tortures et de mauvais traitements. Ils sont maintenus au secret pendant des semaines ou des mois, voire des années, après la fin des interrogatoires, sans aucun contact avec leur famille ou leurs avocats», écrivent les rapporteurs d'Amnesty qui estiment à 250 au moins ceux qui sont détenus sans inculpation ni jugement depuis plus d'un an. La majorité des «prisonniers de sécurité» sont entre les mains des Istihbarat, c'est-à-dire les services de renseignement de l'armée, que dirige le général Musa Arafat. Les «prisonniers po