New York, de notre correspondant.
Il aura fallu attendre environ vingt-quatre heures et la confirmation du fait que la police et le FBI avaient bien repris le contrôle du lycée de Littleton, une petite ville aisée de la banlieue de Denver (Colorado), pour que l'étendue du drame qui, la veille, avait ébranlé l'Amérique apparaisse finalement au grand jour: une quinzaine de personnes auront trouvé la mort et plus d'une vingtaine ont été blessées, dont plusieurs très grièvement, lors du carnage déclenché par deux lycéens (âgés de 18 et 17 ans), Eric Harris et Dylan Klebold. Plusieurs des victimes ont été retrouvées sous des tables ou dans des placards alors qu'elles tentaient de se cacher pour échapper aux coups de feu. Quand, après plus de deux heures, la police pénétra finalement dans le lycée, ce fut pour découvrir les vestiges d'un champ de bataille meurtrier. En une demi-journée, les deux adolescents, armés de fusils semi-automatiques, qui, d'après la police, se sont finalement suicidés, avaient transformé leur lycée en un sanglant terrain de jeu, laissant derrière eux des corps sans vie et une trentaine de bombes et autres explosifs, dont plusieurs attachés à leurs cadavres. Une bombe à retardement a d'ailleurs explosé, plus tard mardi, tandis que d'autres engins étaient désamorcés autour de l'établissement et dans plusieurs voitures.
Tentant de trouver une logique à une folie meurtrière qui reste largement inexpliquée, les médias américains s'accrochaient hier aux témoignag