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Libération

«Ils parlaient tout le temps d'apocalypse».

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Le drame relance le débat sur la sécurité dans les écoles.
publié le 22 avril 1999 à 0h24

L’histoire d’Eric Harris et Dylan Klebold, les deux lycéens accusés d’avoir abattu de sang-froid une quinzaine de leurs condisciples, est bien entendu celle de deux individus dont on ne percera jamais tous les secrets. Leurs voisins les décrivent comme «des garçons intelligents», «discrets et tranquilles», les enfants «sans problèmes» de «familles tout à fait bien» d’une banlieue aisée. Les élèves de Columbine High, le lycée dont ils ont fait un charnier, affirment qu'«ils avaient le look néonazi», «adoraient Hitler», «parlaient tout le temps de mort, d’apocalypse et de suprématie blanche».

«Mafia des Longs-Manteaux». Tous les survivants confirment qu'il y avait de la méthode (en plus de la préparation) dans leur folie meurtrière: les minorités (Noirs ou Hispaniques) ont été prises pour cible, en même temps que les «beaufs» des équipes sportives qui sont les roitelets de tout lycée américain. Et que la date de l'attaque (le 20 avril) n'a pas été choisie au hasard: les néonazis du monde entier célèbrent l'anniversaire de la naissance d'Hitler" Si le drame réveille automatiquement le débat sur «la sécurité dans les écoles» et «la violence juvénile», exacerbé depuis deux ans par une série de fusillades meurtrières dans des établissements scolaires, il n'en apparaît pas moins spécifique par sa coloration «culturelle», voire idéologique, au-delà de la mode «gothique». La «mafia des Longs-Manteaux», dont les deux meurtriers faisaient partie, prisait les uniformes et maquillages noi