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Libération

L'Afrique, continent oublié de l'aide internationale. Constat accablant du Pnud sur la situation du continent noir.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui

travaille dans 134 pays et dépense près de 2,5 milliards de dollars par an pour lutter contre les inégalités à l'échelle planétaire, publie aujourd'hui un manifeste d'afroréalisme. Dressant un constat accablant dans tous les domaines, de l'éducation à la santé publique en passant par les politiques d'ajustement et les ravages de la guerre sur le continent (lire ci-dessous), le Pnud entend rappeler à la communauté internationale «ses responsabilités à côté de celles des Africains», selon son directeur adjoint à Genève, Jean Fabre, qui dénonce comme «chiffre de la honte et de la bêtise» les 0,22% de leur PNB que les pays riches consacrent en moyenne à l'aide au développement. «On ne peut pas à la fois demander à l'Afrique de s'ouvrir au monde et à la compétition, de libéraliser et de privatiser ses économies fragiles et, en même temps, fermer les yeux sur le choc en retour et lui refuser les moyens d'atténuer les dégâts sociaux.» Or, à destination d'un continent étranglé par 200 milliards de dollars de dette extérieure, l'aide est passée de 66 milliards de dollars en 1994 à 55 milliards en 1996. «Certaines parties de l'Afrique mettront jusqu'à cent ans à se mettre à niveau.»

Paupérisation. Le dossier du Pnud ­ une synthèse de nombreux rapports internes qui pourrait provoquer une polémique avec la Banque mondiale et le FMI ­ pourfend les certitudes de deux décennies d'ajustement structurel en Afrique. «Les politique