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Libération

Un laboratoire top secret près de Tel-Aviv. La cargaison de DMMP, composant du sarin, lui était destinée.

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publié le 23 avril 1999 à 0h25

Jérusalem, de notre correspondant.

L'enquête menée par les Pays-Bas touche au secret le mieux gardé d'Israël. Sur l'un des bordereaux du Boeing 747-200 figure en effet le nom de l'Institut de recherches biologiques de Nes Tziona. Situé au sud de Tel-Aviv et caché derrière de très hauts murs rehaussés de barbelés, ce laboratoire qui s'étend sur plusieurs hectares se trouve au coeur du complexe militaro-médical chargé de mettre au point des armes chimiques et bactériologiques ainsi que leurs antidotes. Les 200 litres de DMMP (diméthyl méthylphosphonate) qui se trouvaient à bord du vol LY 1862 lui étaient destinés. Ce produit chimique entre notamment dans la composition d'un gaz de combat, le sarin. Il avait été acheté aux Etats-Unis auprès de la firme Solkatronic Chemicals. Israël affirme qu'il devait servir à des tests. Mais les experts se demandent pourquoi une simple expérience nécessitait une telle quantité, suffisante pour produire près de 300 kilos de sarin. En 1995, un kilo de sarin lâché par une secte terroriste dans le métro de Tokyo avait tué trente personnes et blessé un millier d'autres. Nes Tziona a été fondé quatre ans après la création d'Israël. Selon les documents officiels, il développe des engrais pour l'agriculture. En réalité, il relève directement du bureau du Premier ministre et travaille sur différents armements non conventionnels. Ses véritables activités ne sont connues que depuis 1993. A cette date, les Israéliens découvrent qu'un de ses anciens dir