Londres intérim
Les deux attentats racistes survenus en deux semaines dans des quartiers pluriethniques de Londres ont été revendiqués par des groupe d'extrême droite mais les enquêteurs penchent plutôt pour l'acte de militants isolés. Une thèse également partagée par Gerry Gable, responsable du magazine antifasciste Searchlight. Comment expliquez-vous ces deux attentats alors que Londres est justement une ville où les communautés semblent plutôt vivre en harmonie? A Londres, en effet, un peu plus de 20% de la population est noire ou d'origine asiatique, contre 6% dans le reste du pays. Les communautés sont dans l'ensemble représentées dans les différentes branches de la société. A Londres, 31% des médecins et 21% des infirmières sont de couleur. Les communautés étrangères se reconnaissent dans les médias ou dans les grandes entreprises du pays. 7,4% du personnel de la BBC est de couleur. C'est la démonstration d'une réelle intégration, en tout cas dans la capitale. Pour moi, les gens qui ont commis ces deux attentats veulent créer une «guerre des races». Pourquoi maintenant? Ses groupuscules sont-ils mieux organisés?
Je ne le pense pas. Dans les années 1967-68, jusqu'au milieu des années 70, le British National Party (BNP, l'équivalent du Front national en France) comptait près de 64000 adhérents. Ils affichaient des idées clairement racistes. A l'intérieur, les groupuscules nazis pouvaient agir à leur guise. Puis avec l'arrivée de Margaret Thatcher, pas mal d'électeurs on